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Le tropisme respiratoire du coronavirus SARS-CoV2 (aussi appelé COVID-19), responsable de pneumonies virales graves, est maintenant bien documenté. Compte-tenu de ce tropisme respiratoire, la crainte d’un risque accru d’infection grave à la COVID-19 chez les patients asthmatiques s’est très vite imposé au début de l’épidémie. Le rôle habituel des virus respiratoires dans les exacerbations d’asthme a probablement joué un rôle dans cette vision initiale. Cependant, les données de la littérature ne semblent pas être si catégoriques sur le fait que l’asthme ou l’asthme sévère puissent être des facteurs de risque de forme grave de la COVID-19. Deux articles ont été récemment publiés dans le European Respiratory Journal permettant de mieux comprendre le lien entre l’asthme et la COVID-19. Ces données nouvelles permettent de mieux appréhender le risque des patients asthmatiques notamment sévères concernant l’infection à la COVID-19.

L’asthme sévère n’a pas d’influence significative sur les formes graves de la COVID-19

Ces deux articles mettent en lumière la nécessité d’évaluer le risque de forme grave de la COVID-19 non pas sur l’asthme mais sur les comorbidités qui s’y associent. Cela va dans le sens des recommandations de la HAS publiées le 1er mars 2021 sur la priorisation des patients pour la vaccination COVID. Quand se pose la question de la vaccination COVID, il est impératif de prendre en compte les comorbidités comme l’obésité, le diabète, l’hypertension…

La présence d’un asthme isolé n’est pas associée à un risque de forme grave de la COVID-19 quelle que soit la sévérité de l’asthme. Il faut cependant bien noter que les 2 études ont été réalisées lors de la première vague avec le virus sauvage. Des données actualisées sur les variants sont nécessaires même s’il semble que les facteurs de risques de forme grave de la COVID-19 paraissent similaires avec le variant anglais. Ces 2 articles permettent également de rassurer sur l’utilisation des corticostéroïdes inhalés (CSI) et des biothérapies qui est sécurisante dans ce contexte d’épidémie COVID. En effet, les recommandations nationales et internationales confirment que ces médicaments doivent être poursuivis chez les patients asthmatiques en période d’épidémie de COVID. 

La raison pour laquelle l’asthme ne semble pas être un facteur de risque de COVID grave n’est pas élucidé.

Des travaux ont démontré que les récepteurs ACE2 permettant l’entrée du virus dans les cellules épithéliales étaient sous-exprimés chez les patients asthmatiques.

Quoi qu’il en soit, la prudence reste de mise pour les patients asthmatiques. La poursuite et la bonne observance des traitements sont également une nécessité.

       

Effets de l'asthme et des traitements associés sur les patients atteints de
COVID-19

La sévérité de l’asthme et les traitements associés n’étaient pas liés à un passage en réanimation plus important ou à une mortalité accrue à la COVID-19.

  

L'impact de la COVID-19 sur les patients asthmatiques sévères

Le rôle des comorbidités chez les sujets asthmatiques est majeur pour l’évaluation du risque lié à la COVID-19. Sont-elles pour autant seules responsables dans les formes graves d'infection ?

 

Rédigé par :

Pr Laurent Guilleminault, MD, PhD
Pneumo-allergologue
CHU de Toulouse, Pôle des voies respiratoires
Centre de Physiopathologie Toulouse Purpan

7000033934 - 11/2022