Date de publication :
11/01/2021

Aujourd’hui, la dermatite atopique (DA) est inadéquatement contrôlée chez 58 % des patients adultes, quel que soit le traitement conventionnel utilisé (topiques, photothérapie, immunosuppresseurs ou corticoïdes systémiques).1

Un manque de contrôle fréquent et délétère

Un plus grand nombre de patients présentant une DA inadéquatement contrôlée est observé avec une sévérité de la maladie plus importante (étude réalisée auprès de 1064 patients DA).1

Le contrôle inadéquat de la maladie se traduit chez les patients plus sévèrement atteints par la survenue d’une poussée inflammatoire (80 % de patients non contrôlés) ou d’une aggravation de la maladie (65 %).

Pour les patients, un contrôle inadéquat de l’activité de la maladie engendre :

  • Une dégradation significative de la qualité de vie ;
  • Une détérioration de la vie professionnelle ;
  • Une altération de la vie quotidienne liée aux démangeaisons et aux troubles du sommeil (pour tous, p < 0,05 versus DA contrôlée).1

Quand peut-on parler d’échec du traitement ?

Les objectifs du traitement de la DA sont d’améliorer la qualité de vie en traitant les symptômes et d’établir un contrôle à long terme de la maladie.2

Il n’existe pas de marqueur pouvant prédire de la réponse d’un patient au traitement.3

Malgré un traitement bien conduit (dose et durée suffisantes) et une bonne observance, un patient peut se retrouver en situation d’échec thérapeutique s’il répond au moins à un des critères suivants :

  • Amélioration clinique non satisfaisante ;

  • Contrôle à long terme de la maladie non atteint ;

  • Evènements indésirables ou mauvaise tolérance du traitement ;

  • Persistance du fardeau de la maladie (prurit, douleur, perte de sommeil, détérioration de la qualité de vie).1,3

En pratique, le niveau de contrôle de la maladie peut être rapidement évalué grâce au score ADCT (Atopic Dermatitis Control Tool) chez les patients de plus de 12 ans.

Cet outil peut être utilisé par le médecin ou par le patient en autoévaluation. Il comprend 6 questions, simples et rapides, et donne une vision pluridimensionnelle du contrôle de la DA au cours des 7 derniers jours. Il aide ainsi à évaluer la réponse au traitement et facilite les échanges médecin-patient.4-6 Pour en savoir plus, découvrez notre article «Comment évaluer la dermatite atopique ?»

Une détérioration significative de la qualité de vie en absence de contrôle de la DA

Le fardeau de la maladie est particulièrement insidieux chez les patients souffrant de DA non contrôlée (DLQI >10) par rapport aux patients dont la maladie est contrôlée (DLQI ≤ 10) :

  • Anxiété, 52 % versus 32 % (p < 0,003) ;
  • Troubles du sommeil, 40 % versus 22 % (p < 0,003) ;
  • Présentéisme au travail, 54 % versus 22 % (p < 0,001) (étude ayant inclus 58 patients DA non contrôlés, 383 patients DA contrôlés et 1860 personnes sans DA).7

Les patients non contrôlés ont également recours à plus de soins lourds (dans les 6 derniers mois) :

  • Passage aux urgences, 38 % versus 21 % (p = 0,004) ;
  • Hospitalisation, 19 % versus 9 % (p = 0,022).

Les patients souffrant de DA non contrôlée ont ainsi une qualité de vie significativement dégradée par rapport aux patients dont la DA est contrôlée et par rapport à la population générale, que ce soit sur le plan :

  • Physique (SF-36v2 PCS) : score moyen de 44 versus 50 pour les patients DA contrôlés (p < 0,001) et 51 pour la population générale (p < 0,001) ou
  • Psychologique (SF-36v2 MCS) : score de 35 versus 43 pour les patients DA contrôlés (p < 0,001) et 44 pour la population générale (p < 0,001).

Points clés

  • La DA d’1 patient adulte sur 2 n’est pas contrôlée de manière satisfaisante, quel que soit le traitement conventionnel administré.1
  • L’échec du traitement et un contrôle insatisfaisant de la maladie doivent être évoqués si l’amélioration clinique et le contrôle à long terme de la DA ne sont pas suffisants, en cas de mauvaise tolérance du traitement ou lorsque le fardeau de la maladie persiste chez le patient.3
  • Une DA non contrôlée accentue le fardeau de la maladie sur l’état psychique, la vie quotidienne et professionnelle des patients par rapport aux patients dont la DA est contrôlée.1,7

DLQI : Dermatology Life Quality Index. MCS : Mental Component Summary. PCS : Physical Component Summary. SF-36v2 : 36-Item Short Form Health Survey, version 2.

Références :

  1. Wei W, et al. Extent and consequences of inadequate disease control among adults with a history of moderate to severe atopic dermatitis. J Dermatol. 2018 ; 45 : 150-157.
  2. Langan SM, et al. Atopic dermatitis. Lancet. 2020 ; 396(10247) : 345-360.
  3. Boguniewicz M, et al. Expert perspectives on management of moderate-to-severe atopic dermatitis: a multidisciplinary consensus addressing current and emerging therapies. J Allergy Clin Immunol Pract. 2017 ; 5 : 1519–153.
  4. Fiche conseils. La Dermatite Atopique& l’outil de contrôle (ADCT). Disponible sur le site : https://www.dermatite-atopique.fr/assets/media/documents/Fiche-Dermatite-ADCT.pdf Consultée le 12/11/2020.
  5. Qu'est-ce que la Dermatite Atopique ? Évaluation de la sévérité de la dermatite atopique. Disponible sur le site http://www.dermatite-atopique.fr/article/evaluation-de-la-severite-de-la-dermatite-atopique Consultée le 12/11/2020.
  6. David M. Pariser, et al. Evaluating patient-perceived control of atopic dermatitis: design, validation, and scoring of the Atopic Dermatitis Control Tool (ADCT), Current Medical Research and Opinion, 2020 ; 36(3) : 367-376.
  7. Eckert L, et al. Burden of illness in adults with atopic dermatitis: Analysis of National Health and Wellness Survey data from France, Germany, Italy, Spain, and the United Kingdom. J Am Acad Dermatol. 2019 ; 81(1) : 187-195.