Date de publication :
11/01/2021
La dermatite atopique (DA) est la pathologie cutanée présentant le fardeau global le plus lourd pour les patients, devant l’acné ou le psoriasis.1-2 De manière plus générale, la DA se classe au 22ème rang des 25 maladies chroniques invalidantes les plus fréquentes dans le monde (parmi 291 maladies, dans 187 pays), devant la maladie d’Alzheimer.2-3
Répercutions des manifestations cutanées sur la qualité de vie des patients
La qualité de vie des patients atteints d’une DA modérée à sévère peut être fortement impactée par la maladie : un score DLQI moyen de 12,2 pour les patients atteints de DA reste bien supérieur à celui rapporté pour d’autres pathologies cutanées, comme le psoriasis (8,8) ou l’urticaire chronique (9,9).4 La vie sociale, professionnelle ou même intime s’en trouve impactée.2
Au-delà du caractère affichant de la maladie, plus de 8 patients sur 10 atteints de DA modérée à sévère souffrent de démangeaisons quotidiennes et pour 60 % des patients, ces démangeaisons sont jugées sévères à insoutenables.2,4
Deuxième symptôme le plus pesant, les troubles qualitatifs et quantitatifs du sommeil liés notamment aux démangeaisons : réduction de la durée et de l’efficacité du sommeil, sommeil fragmenté, insomnie régulière avec plus de cauchemars, mouvements involontaires, fatigue et somnolence pendant la journée, etc. Une poussée de DA perturbe en moyenne 8,4 nuits, soit chaque année 81 nuits affectées. La fatigue qui en découle peut altérer les performances à l’école ou au travail et augmente le risque d’accident du travail ou de la route.5
Les répercutions sont également psychologiques : près de 30 % des patients DA rapportent des symptômes d’anxiété et 16 % de dépression (HADS-A ou HADS-D > 11), 17 % ont des idées suicidaires en raison de la maladie.4,6
Des patients atopiques particulièrement à risque
Pour 7 patients sévères sur 10, la DA est associée à d’autres manifestations atopiques, telles que l’asthme (dans 74 % des cas), la rhinite allergique (51 %), la conjonctivite (15 %) ou les allergies alimentaires (19 %).7
Chez les patients souffrant de DA, l’altération de la fonction barrière de la peau et le dysfonctionnement de la réponse immune (Pour en savoir plus, découvrez notre article «L’inflammation de type 2 entretient le cycle lésion/prurit de la dermatite atopique») démultiplient le risque de surinfection bactérienne, virale ou fongique au niveau cutané : risque multiplié par 2 pour le virus de l’herpès, multiplié par 3 pour le molluscum contagiosum ou l’infection à dermatophytes, +55 % pour l’impétigo, etc.2,5,8
De même pour les infections extra-cutanées : risque multiplié par 2 pour les otites moyennes, + 27 % pour les pneumonies, +27 % pour les infections pharyngées à streptocoques, etc.5,8 Les patients DA présentent également un risque significativement plus important d’infections sévères : encéphalites, endocardites, arthropathies infectieuses, entérocolites et septicémies.5
La DA est également associée à un risque cardiovasculaire accru. Y contribuent aussi bien les troubles du sommeil, que le manque d’activité physique, l’obésité, la consommation accrue de cigarettes et d’alcool. Les patients DA sont significativement plus sujets à l'hypertension, l'obésité, l’insuffisance cardiaque, les maladies vasculaires périphériques ou les pathologies cérébrovasculaire.5
Points clés
- La DA est la pathologie cutanée présentant le fardeau global le plus lourd et invalidant pour les patients. (1-3)
- Le caractère affichant de la maladie, les démangeaisons quotidiennes, les troubles du sommeil et de l’humeur ont de fortes répercutions sur la qualité de vie des patients.2,4,5
- Au-delà de l’atteinte cutanée, les patients DA sont susceptibles de développer d’autres manifestations atopiques ou s’exposent à un risque infectieux et cardiovasculaire accu.5,7
HADS : Hospital Anxiety and Depression Scale. DLQI : Dermatology Life Quality Index.
Références :
- Karimkhani C, et al. Global Burden of Skin Disease as Reflected in Cochrane Database of Systematic Reviews. JAMA Dermatol. 2014 ; 150(9) : 945-51.
- Hello M, et al. Dermatite atopique de l’adulte. Rev Med Interne. 2016 ; 37(2) : 91-9.
- Vos T, et al. Years lived with disability (YLDs) for 1160 sequelae of 289 diseases and injuries 1990– 2010: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2010. Lancet. 2012 ; 380(9859) : 2163-96.
- Simpson EL, et al. Patient burden of moderate to severe atopic dermatitis (AD): Insights from a phase 2b clinical trial of dupilumab in adults. J Am Acad Dermatol. 2016 ; 74 : 491-8.
- Silverberg JI. Associations between atopic dermatitis and other disorders. F1000Res. 2018 ; 7 : 303.
- Dalgard FJ, et al. The Psychological Burden of Skin Diseases: A Cross-Sectional Multicenter Study among Dermatological Out-Patients in 13 European Countries. J Invest Dermatol. 2015 ; 135 : 984-91.
- Hegazy S, et al. Systemic treatment of severe adult Atopic dermatitis in clinical practice: Analysis of prescribing pattern in a cohort of 241 patients. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2017 ; 31 : e423-e424.
- Langan SM, et al. Increased Risk of Cutaneous and Systemic Infections in Atopic Dermatitis—A Cohort Study. J Invest Dermatol. 2017 ; 137 : 1375-7.
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