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Qu'est ce que la maladie de Gaucher1-3 ?

La pathologie a été décrite pour la première fois par le Dr Philippe GAUCHER en 18822. C'est une maladie de surcharge lysosomale causée par un déficit en glucocérébrosidase (ou glucosylcéramidase ou β-glucosidase acide, GBA) ou exceptionnellement en son activateur, la saposine C.

D'après le PNDS de la maladie de Gaucher d'Avril 2022 (Protocole National de Diagnostic et de Soins), la glucocérébrosidase permet d’hydrolyser le glucosylcéramide (ou glucocérébroside), sphingolipide issu de la dégradation des membranes cellulaires, en céramide (ou cérébroside) et glucose. Dans la maladie de Gaucher, le glucosylcéramide non dégradé s’accumule principalement dans les lysosomes des macrophages. Ces derniers adoptent alors une morphologie caractéristique (cellules de Gaucher)1.

Schéma comparant une cellule normale et une cellule de Gaucher montrant un lysosome surchargé en glucocérébroside.

Cette accumulation du substrat dans les macrophages entraîne une atteinte multisystémique3 (foie, rate, moelle osseuse...).

Les différents phénotypes 1,4

L’expression clinique est variable et le diagnostic peut être évoqué à tout âge. On distingue trois principaux phénotypes :

  • Le type 1 : son expression clinique est très hétérogène allant de formes asymptomatiques tout au long de la vie à des formes sévères dès l’enfance. Il peut associer à des degrés variables une organomégalie, des cytopénies et des atteintes osseuses.
  • Le type 2 : il s’agit d’une forme exceptionnelle, d’expression très précoce et de mauvais pronostic.
  • Le type 3 : c’est une forme rare associant une encéphalopathie progressive de sévérité variable et des manifestations communes au type 1.
 Type 1Type 2Type 3
Âge d'apparition des symptômesEnfance-Adulte< 1 anEnfance-Adolescence
Atteinte neurologiqueNonSévèreModérée à sévère
Espérance de vie60 ans< 3 ans< 20 – 30 ans
Fréquence95%< 1%5%

Adapté de Stirnemann et al., Aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques et thérapeutiques de la maladie de Gaucher. 2003;32:503-11, et du Protocole National de Diagnostic et de soins de la maladie de Gaucher. Avril 2022.

La maladie de Gaucher : Symptômes1,5

Les principaux signes d’appel principaux des patients atteints de la maladie de Gaucher sont les suivants :

  • Une organomégalie : augmentation des volumes du foie et de la rate ;
  • Des cytopénies : principalement des thrombopénies6 et des anémies ;
  • Des atteintes osseuses à l'origine de douleurs aiguës sous forme de crises osseuses et/ou de douleurs chroniques osseuses et articulaires. (Une ostéopénie ou une ostéoporose peuvent survenir chez des patients jeunes.)
Schéma d’un humanoïde récapitulant les principaux symptômes évocateurs de la maladie de Gaucher :  Splénomégalie, Hépatomégal

Chaque patient est unique en termes d'âges d'apparition et de sévérité des symptômes7.

Le diagnostic peut être réalisé à tout âge.

L'âge médian au diagnostic est de 22 ans (0 à 84 ans)1,8.

L'errance diagnostique des patients atteints de la maladie de Gaucher peut durer jusqu'à 10 ans9.

Il est recommandé de dépister la maladie de Gaucher et l’ASMD en parallèle.¹ Réalisé dans des laboratoires spécialisés, le test pour poser un diagnostic de certitude est simple et rapide.

Pour plus d'informations, lire aussi l'article « Diagnostiquer la Maladie de Gaucher et l’ASMD »

À retenir

  • La maladie de Gaucher est une maladie de surcharge lysosomale à transmission autosomique récessive. Son incidence annuelle moyenne est de l'ordre de 1/50 000 naissances dans la population générale.
  • On distingue trois principaux phénotypes : les types 1, 2 et 3.
  • Les principales atteintes liées à la maladie de Gaucher sont l'hépatosplénomégalie, la thrombopénie, ainsi que des manifestations osseuses.
Références
  1. Protocole National de Diagnostic et de Soins de la maladie de Gaucher. Avril 2022.
  2. Gaucher, Philippe-Charles-Ernest. De l’épithélioma primitive de la rate : Hypertrophie idiopathique de la rate sans leucémie. Thèse de doctorat en médecine. Paris : Faculté de médecine, 1882, 31p.
  3. Mistry et al. Disease state awareness in Gaucher disease: A Q&A expert roundtable discussion. Clinical Advances in Hematology & Oncology 2012;10(6).
  4. Stirnemann et al. Aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques et thérapeutiques de la maladie de Gaucher. La Presse Médicale. 2003;32 :503-511.
  5. Gaucher Registry Annual Report 2009
  6. Belmatoug et al. La maladie de Gaucher. Journal de la Société de Biologie. 2002 ;196(2) :141-149
  7. Javier et al. Atteintes ostéoarticulaires de la maladie de Gaucher chez l’adulte : de la physiopathologie au traitement. Presse Med. 2007;36:1971-1984.
  8. Stirnemann et al. The French Gaucher’s Disease registry: clinical characteristics, complications and treatment of 562 patients. Orphanet Journal of Rare Disease 2012;7:77
  9. Mistry et al. Consequences of diagnostic delays in type 1 Gaucher disease: The need for greater awareness among Hematologists-Oncologists Am. J. Hematol. 2007;82:697-701

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