Date de publication :
09/12/21

  • La polyarthrite rhumatoïde (PR) s’accompagne de complications osseuses locales liées au caractère destructeur de cette maladie, mais aussi de complications osseuses systémiques caractéristique de l’ostéoporose.1

  • Le rôle joué par l’inflammation est souligné par une corrélation positive entre l’activité de la maladie (taux de protéines C réactives (CRP) élevé) et la diminution de la densité osseuse. Il semble donc exister un lien entre l’inflammation systémique et le remodelage osseux.1

  • Un contrôle optimal de l’inflammation au cours de la PR est associé à une limitation de la perte osseuse.1

Polyarthrite rhumatoïde : un facteur de risque d’ostéoporose

  • La PR est un facteur de risque indépendant d’ostéopénie et d’ostéoporose.2 Elle est associée à un risque de fracture multiplié par deux, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.1

  • La physiopathologie de l’ostéoporose est complexe. Elle fait intervenir des facteurs de risque d’ordre général tels que l’âge, le sexe, la ménopause, un faible poids ainsi que des facteurs de risque spécifiques de la PR, notamment la production de cytokines pro-inflammatoires mais également la prise de corticoïdes et la réduction de la mobilité.3

Rôle de l’interleukine-6 dans la perte osseuse liée à la PR

  • Dans la PR, l’équilibre entre la résorption et la formation osseuse est perturbé, aboutissant à une perte osseuse. Ce déséquilibre est notamment attribué à la libération systémique de cytokines pro-inflammatoires.4, 5

  • L’interleukine-6 (IL-6) est la cytokine pro-inflammatoire la plus abondante dans le serum et le liquide synovial des patients atteints de PR. Elle joue un rôle dans de nombreux effets locaux et systémiques de la maladie, notamment dans l’ostéoporose.4

  • Comme toutes cytokines pro-inflammatoire, l’IL-6 :

    • induisent l’ostéoclastogenèse, d’une part en augmentant l’expression du Rank Ligand (RANKL) et d’autre part par un effet direct sur la différenciation des précurseurs des ostéoclastes.1, 2

    • réduisent la formation osseuse en augmentant l’expression de DKK-1, qui inhibe la différenciation des ostéoblastes et induit l’expression de sclérostine, qui joue un rôle dans l'inhibition de la formation osseuse.2, 5

  • La perte osseuse commence tôt dans l’évolution de la PR : un contrôle optimal de l’inflammation dès le début de la maladie permet de l’éviter.1, 2

Inflammation et perte osseuse dans la PR

Effet de l’IL-6 sur les ostéoblastes et ostéoclastes

Points clés :

  • La PR est un facteur de risque indépendant d’ostéopénie et d’ostéoporose, le risque de fracture étant multiplié par 2.1, 2

  • La perte osseuse commence tôt dans l’évolution de la PR.2

  • L’IL-6 fait partie des cytokines pro-inflammatoires qui participent à l’érosion osseuse :

    • En augmentant l’ostéoclastogenèse,

    • En réduisant l’activité des ostéoblastes.2

  • Un contrôle optimal de l’inflammation dès le début de la PR permet d’éviter la perte osseuse.1, 2 

Références :

1.  Roux C et Briot K. Ostéoporose des rhumatismes inflammatoires. Revue du rhumatisme. 2015;82 : 91-97.

2.  Schett G and Gravallese E. Bone erosion in rheumatoid arthritis: mechanisms, diagnosis and treatment. Nat Rev Rheumatol. 2012; 8(11) : 656-64.

3.  Hauser B, Riches PL et al. Prevalence and clinical prediction of osteoporosis in a contemporary cohort of patients with rheumatoid arthritis. Rheumatology (Oxford). 2014;53(10) : 1759-66.

4.  Dayer JM and Choy E. Therapeutic targets in rheumatoid arthritis: the interleukin-6 receptor.  Rheumatology (Oxford). 2010;Jan;49(1) : 15-24.

5. Goldring SR. Inflammatory signaling induced bone loss. Bone. 2015;80 : 143-149

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